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Lundi 6 février, une trentaine de stagiaires sont arrivés au CTR de Châteauroux pour suivre une formation de préparateur athlétique. Celle-ci dure quatre jours et à l’issue de cette formation, ils passeront dans quelques semaines le diplôme pour obtenir cette certification.

A cette occasion, nous avons interviewé Mr Philippe LEROUX, intervenant pédagogique.

• Que pouvez-vous nous dire de cette formation ?

Cette Formation de Préparateur Athlétique a été mise en place par la Direction Technique Nationale et s’adressait tout d’abord aux préparateurs athlétiques au plan fédéral. Elle existe depuis déjà un certain temps. Désormais, cette formation a été régionalisée et concerne chaque ligue. Pendant ces quatre jours, nous tentons de préparer les entraineurs afin que la préparation physique permette une optimisation de la performance du joueur au niveau athlétique, technique, tactique et psychologique.

• Quel public est concerné par cette formation?

Tous les éducateurs qui ont une base de connaissance théorique concernant la manière d’entrainer, c’est à dire ceux qui ont obtenu le Brevet d’Etat d’Educateur Sportif 1er degré, le BMF ou le BEF. Ils viennent se spécialiser sur des points très précis :

— La bioénergétique, c’est à dire tout ce qui concerne l’aérobie, l’anaérobie, la force.

— La prophylaxie, soit les étirements, le gainage, la proprioception, l’alimentation, la manière de prévenir les blessures…

Il y a toute une partie très théorique mais aussi pratique puisque tous les jours, ils vont deux fois sur le terrain. Ce dernier est réparti en trois approches : comment travailler la vitesse, la force et l’aérobie ?

Pour ces trois approches, il y a toujours un formateur qui anime une séance sur le terrain puis retour en salle pour l’expliquer d’un point de vue théorique et le lendemain, ce sont les stagiaires qui font une séance sur le thème travaillé la veille. Ce programme de formation se répète durant les quatre jours.

Jeudi, la formation se clôturera sur un test correspondant aux trois qualités athlétiques développées durant ces quelques jours.

C’est une formation intense avec des journées bien remplies qui commencent à 8h30 et se terminent à 19h30. Les formateurs sont à leur disposition pour répondre à leurs questions. Nous sommes au nombre de cinq : Emmanuel Vandenbulcke responsable de la formation, Jérome Monot, Nicolas Chauveau, Jean Ferré et moi-même, et nous sommes tous dans la capacité à traiter les problématiques.

• Quel est l’objectif de cette formation ?

C’est de permettre aux entraineurs d’être au plus près de la réalité, d’optimiser les performances à travers les capacités athlétiques tout en sachant qu’elles ne sont que des facettes de la performance d’un footballeur. Au cœur de nos préoccupations se place la technico tactique, c’est à dire tout ce qui concerne le jeu avec la préparation psychologique et mentale.Dans les trois approches, on a trois façons de traiter la préparation athlétique :

• Si on la traite en tant que telle, on parle de préparation dissociée (exemple : footing sans toucher le ballon)
• Si on l’associe au football, on parle de préparation associée (exemple : séance de vitesse suivie de jeux)
• Si on l’intègre dans un jeu à dominante athlétique au plus près de la logique interne du football, on parle de préparation intégrée

La démarche pédagogique est d’échanger avec les stagiaires sur leur problème de terrain et leur apporter des conseils.

• Dans quel domaine intervenez-vous ?

Aucun domaine précis, j’ai la prétention d’être généraliste. Ma première formation en tant qu’éducateur, je ne sais pas si je dois le dire…date de 1962.

• Pensez-vous continuer encore longtemps ?

Je ferai comme Molière ou Corneille, je mourrai sur les planches.

• Qu’est ce que vous aimez dans ce métier de formateur ?

Est-ce véritablement un métier ? C’est peut être une profession et derrière ce mot, il y a foi…et la foi c’est la passion.Plus j’avance dans ma réflexion et plus je suis incertain de mes connaissances. La véritable expérience, c’est se remettre en cause pour éviter de tomber dans la routine. Le contact auprès des jeunes remet en cause mes propres connaissances. Je me base sur leur réflexion pour expérimenter autre chose.Ce qui est intéressant, c’est la rencontre d’autrui, l’échange, déclencher l’envie d’apprendre, donner le goût de la perspicacité, de la recherche.

• D’où provient cette passion ?

Cette passion provient de la nuit des temps. C’est une suite d’étapes de la vie. C’est la passion de transmettre, du respect vis-à-vis d’autrui, la satisfaction de voir que des garçons passés par mes formations sont aujourd’hui plus important au niveau hiérarchique. On n’est pas formateur mais accompagnant.

Merci à Philippe Leroux pour son savoir, sa passion et sa gentillesse.